Le stress vu par des souris
Première partie de notre dossier sur les enjeux du stressL’origine du stress
Le stress est un concept ancien. Sa définition actuelle nous vient d’un chercheur, Hans Selye qui, dans les années 30, a mis en évidence le phénomène chez les souris.
Il a d’abord observé que les souris, placées dans un environnement inhabituel, développaient des réactions corporelles de stress. Il a appelé cela la phase d’alarme.
La seconde phase, quand les réactions corporelles des souris diminuent, se nomme la phase de résistance.
Malheureusement, Hans Selye a observé une dernière phase : l’épuisement, qui engendrait des troubles sérieux voire la mort des souris.
Une histoire d’hormones
La recherche scientifique sur le stress nous enseigne l’existence de deux hormones impliquées : l’adrénaline, pour le stress aigu et le cortisol, pour le stress chronique.
Ces deux hormones sont produites par les glandes surrénales, petits appendices attachés aux reins.
Le stress, est d’abord une réaction biologique, qui se situe dans le corps. Il s’accompagne aussi d’une réaction psychique en activant la zone des émotions du cerveau limbique. Le stress est particulièrement lié aux émotions.
Le grand 8 du stress
Il existe une « courbe du stress » qui montre qu’à faible niveau, le stress est bénéfique, mais véritablement néfaste à haute dose.
C’est donc le niveau médian, ou « optimal » que l’on recherche pour profiter du coup de fouet bénéfique que procure le stress.
Les souris auraient-elles menti ?
Le docteur John Mason, une trentaine d’années après les expériences d’Hans Selye, a mis en évidence une erreur fondamentale dans son raisonnement.
Alors que Selye montra que le stress était une réaction physiologique, Mason prouva qu’il s’agit aussi d’un phénomène psychologique.
Ainsi, le stress n’est pas seulement dû aux événements extérieurs (notre charge de travail, par exemple) mais aussi à la manière dont nous nous représentons ce stress.
On peut ainsi croire qu’il y aurait un « bon » stress, stimulant et bénéfique pour la performance. Cependant, même si les défis physiques ou intellectuels peuvent être vécus positivement mais le véritable stress ne le sera jamais.
Au contraire, il affaiblit la concentration, empêche l’accès intégral à nos ressources et réduit notre résistance à l’effort…
Alors, le stress est-il si néfaste qu’on le dit ? Faut-il tout faire pour le chasser du monde du travail ? Bien sûr que oui ! Car il coûte cher… Très cher… C’est ce que nous allons voir dans la suite de ce dossier.
Partie 2 : Le stress coûte cher >
Sommaire du dossier
1 - Le stress vu par des souris
3 - Stress, les neurosciences à la rescousse
4 - Les conseils de Patrick Légeron, expert en stress et conseiller ministériel
5 - Quizz sur les enjeux du stress
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